Anne-Marie Chagnon : faire des affaires en or… et en étain, en verre et en cuir!
Depuis 1995, Anne-Marie Chagnon invente, façonne et sculpte des bijoux destinés aux femmes dans son atelier lumineux, situé à Montréal.
De : DEC - 30 mars 2022
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Entreprise : Anne-Marie Chagnon inc. Nombre d'employés : 30 Région : Montréal Programme : Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat L’aide financière accordée a permis : de mettre en œuvre la stratégie de commercialisation des bijoux créatifs d'Anne-Marie Chagnon inc. aux États-Unis, au Japon, en Australie et en Europe. |
Depuis 1995, Anne-Marie Chagnon invente, façonne et sculpte des bijoux destinés aux femmes. Ses pièces exclusives ‒ en étain, verre et cuir ‒ sont fabriquées à la main dans son atelier de Montréal. La réputation de la joaillière, formée à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, va bien au-delà de nos frontières. L’entreprise rayonne dans 19 pays, dont les États-Unis, le Japon, la France, le Liban et l’Angleterre. Rencontre.
En quoi votre entreprise se distingue-t-elle de la concurrence?
A.-M. C : Je crée deux collections inédites par année. La diversité est ma marque de commerce. Tous mes modèles exclusifs sont fabriqués sur demande, ce qui permet aux boutiques d'offrir un vaste choix d’articles. Grâce à cela, chaque point de vente peut avoir un inventaire adapté aux goûts de sa clientèle. Ce mode de production en flux continu permet de réduire les besoins en liquidité ainsi que le risque de perte sur l'inventaire invendu. La clé pour durer dans ce marché est attribuable au souffle créatif. Quand on présente nos bijoux dans un salon, les designers et stylistes se disent surpris par leur originalité.
Qu’est-ce qui vous rend le plus fière dans votre parcours?
A.-M. C : Je suis très fière d’être rendue où je suis rendue et d’avoir développé mes habiletés en tant que femme d’affaires, même si je n’ai pas étudié dans ce domaine. Je suis aussi très heureuse de m’être entourée de bonnes personnes. Je peux compter sur une grande équipe – des gens spécialisés en technologie de l’information, des gens qui travaillent à l’assemblage dans l’atelier, et aussi des gens expérimentés qui occupent les postes clés dans l’entreprise. Cela permet d’éviter bien des écueils.
Je suis également très contente d’être demeurée fidèle à ma démarche artistique, même si cela n’a pas été toujours facile. On pourrait être tenté de céder à des modes afin d’augmenter notre chiffre d’affaires. Comme je n’ai jamais voulu faire ce compromis, je n’ai pas ce regret.
Quels sont les principaux obstacles que vous avez rencontrés en cours de route?
A.-M. C : Il arrive qu’une collection ne fonctionne pas. Cependant, derrière chaque difficulté, il y a une occasion d’apprentissage, une possibilité de faire le ménage, de revoir et d’améliorer notre façon de faire. Quand les ventes diminuent, on devient plus efficace, plus à notre affaire, plus au courant de la façon dont chaque dollar est investi.
Si c’était à refaire, j’irais chercher David, mon frère, plus rapidement. Sa venue m’a permis de me concentrer sur ma démarche artistique multidisciplinaire et sur la recherche, et à faire en sorte que notre organisation est en mesure de faire rayonner le savoir-faire québécois à travers le monde sur une base durable.
Quel a été l’impact de la pandémie sur votre entreprise?
A.-M. C : Avant la pandémie, 80 % de nos ventes étaient réalisées auprès d’un réseau de 500 détaillants indépendants répartis dans les dix provinces canadiennes, une quarantaine d’États américains, au Japon et quelques autres pays. Les mesures sanitaires et l’incertitude ont fortement perturbé les opérations de nos détaillants. Le confinement a aussi affecté les comportements d’achat de notre clientèle avec une demande réduite pour les accessoires de mode.
Nous avons réussi à répondre aux besoins de notre clientèle via notre boutique en ligne et grâce à notre présence sur des plateformes de marché en ligne comme la Fabrique 1840 de Simons, et Wolf & Badger, basé à Londres. Nous nous concentrons maintenant sur la reprise des activités de nos détaillants, nos plus précieux alliés, avec plus de formations à distance et d’outils de marketing numérique pour les soutenir dans leur propre travail d’adaptation au marché hybride post-pandémie.
Où voyez-vous votre entreprise dans cinq ans?
A.-M. C : Ce sera une entreprise à taille humaine définie par sa culture artistique, décontractée, où le processus de fabrication se déroule dans un même atelier ensoleillé au cœur d’un des quartiers les plus multiculturels du Québec, le Mile-End. On veut relever le défi de la pénurie de main-d’œuvre en réunissant une équipe professionnelle, ouverte et diversifiée de personnes passionnées qui œuvrent à bien servir notre clientèle et à faire rayonner le savoir-faire québécois partout dans le monde, avec le désir de prouver que la mode durable et la fabrication locale peuvent rimer avec succès international.