Putep ’t-awt : un nouveau site d’observation terrestre des mammifères marins à Gros-Cacouna
Découvrez ce projet écotouristique de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.
De : DEC - 21 juin 2024
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Entreprise : Putep ’t-awt Cet appui de DEC a permis : la construction et l’aménagement d’un site d’observation terrestre des bélugas pour développer un nouvel attrait touristique dans le respect des pratiques écoresponsables afin que la communauté de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk (PNWW) profite des occasions du marché postpandémie. |
En surplomb du fleuve Saint-Laurent, comme déposé sur la montagne de Gros-Cacouna, s’élance discrètement un promontoire fouetté par le nordet et les embruns. On l’aurait taillé dans le roc du Wolastokuk ‒ le territoire de la PNWW ‒ qu’il ne serait pas davantage en symbiose avec le paysage qui l’accueille. Baptisé Putep ’t-awt (Sentier du béluga en wolastoqey), le nouveau site d’observation terrestre des mammifères marins de la PNWW fait honneur à toute sa communauté et célèbre les richesses naturelles de son territoire.
Désireuse de mettre le béluga au cœur de ses projets de développement, la PNWW s’est adjoint le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), un client de DEC, le Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM) et le Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent (Parcs Canada) pour le développement de ce projet qui a rapidement fait l’unanimité et suscité l’enthousiasme auprès de tous les partenaires pressentis, et ce, dès 2018. Le site, inspiré de ceux de Baie–Sainte-Marguerite (SÉPAQ) et de Pointe-Noire (Parcs Canada), deviendrait le tout premier du genre sur la rive sud du fleuve. Grâce à son caractère unique et distinctif, Putep ’t-awt a aussi reçu l’appui de Tourisme Québec, Tourisme Autochtone Québec, Tourisme Bas-Saint-Laurent, Tourisme Rivière-du-Loup, de la MRC de Rivière-du-Loup et du Parc côtier Kiskotuk, tous convaincus du fort potentiel de retombées économiques pour la région.
Valeurs identitaires à empreinte minimale
On peut comprendre la PNWW d’être fière d’avoir su proposer un projet de développement économique à la fois touristique et scientifique. Son premier projet d’infrastructure d’envergure repose ainsi sur deux piliers : attrait d’écotourisme et site de recherche. Putep ’t-awt offre ainsi au public un rare lieu d’observation naturel d’une pouponnière de bélugas et favorise la protection du mammifère en permettant l’étude de ses comportements. D’ailleurs, Esther Blier, chargée de projets pour la PNWW, précise que « tout a été conçu de manière à pouvoir recevoir l’activité immersive collaborative Fenêtre sur les bélugas, gérée par le GREMM, qui amène le public à découvrir autrement ce mammifère grâce aux technologies, mais surtout sans le déranger dans son habitat. »
Réunissant les conditions parfaites pour observer l’espèce en péril, le site, intégré au parc côtier Kiskotuk qui s’étend sur une bande littorale de près de 30 km, a été conçu selon la charte architecturale et paysagère identitaire de la PNWW. Celle-ci incarne les valeurs de la communauté, dont l’identité même s’exprime dans sa relation avec son environnement. En effet, les Wolastoqey témoignent d’un grand respect à leur territoire, le Wolastokuk, et Putep ’t-awt a donc été intégré le plus naturellement possible au relief qui l’environne.
Misant sur l’adoption de pratiques écoresponsables, le projet propose des installations durables ayant un minimum d’empreinte écologique. Créées par le dynamitage de la partie ouest de la montagne de Gros-Cacouna pour la construction du port dans les années 1970, les terres de roches sur lesquelles s’implante le site de Putep ’awt ont fait l’objet d’un minimum d’interventions depuis le début des travaux en septembre 2022. Pour son aménagement, la PNWW a mis en œuvre nombre de mesures environnementales, comme la réduction de la consommation d’eau, d’électricité et de carburant; l’utilisation de matériaux écoresponsables; la récupération d’énergie; la réduction de la production de déchets ainsi que l’application de principes d’économie circulaire. Un exemple concret? Pour limiter l’impact sur la faune et la flore de la montagne, de la machinerie de petite taille a été utilisée pour le transport des matériaux et la réalisation des travaux. Les étroits chemins aménagés d’abord pour la machinerie sont aujourd’hui les sentiers pédestres qui mènent à l’observatoire, sillonnant la montagne sur près de deux kilomètres.
Avec sa vue plongeante sur le fleuve et l’époustouflant relief charlevoisien au loin, la localisation géographique du site au bord d’une falaise a évidemment présenté son lot de défis – dont l’obtention en amont de toutes les autorisations requises et le montage financier nécessaire à son déploiement. À ce sujet, le Grand Chef Jacques Tremblay se dit ravi de la relation grandissante entre sa nation, la seule wolastoqey au Québec, et le gouvernement du Canada : « Je me réjouis que nous ayons été soutenus dans nos efforts pour mener à bien ce nouveau projet novateur. Il s’agit d’un geste concret en matière de conservation d’une espèce menacée. En conformité avec nos valeurs profondes, le site d’observation des mammifères marins Putep ’t-awt érige la protection de la biodiversité en vecteur de développement touristique. »
La PNWW, soucieuse de respecter sa charte architecturale et paysagère, et malgré son inexpérience en la matière au préalable, a veillé à appliquer les principes stricts du développement durable. Elle souligne également l’exceptionnelle et ingénieuse collaboration de toutes les personnes impliquées dans les différentes étapes de l’aménagement du site, qui ont entre autres permis de poursuivre la construction durant la saison hivernale pour redonner vie à ce territoire profondément modifié par l’Homme, tout en respectant les échéanciers serrés.Un modèle de produit d’appel touristique
Au cœur des préoccupations de la PNWW : faire connaître et valoriser l’identité wolastoqey et se positionner comme gardienne affirmée de cet endroit exceptionnel. Elle souhaiterait voir Putep ’t-awt devenir un modèle d’infrastructure aux normes de responsabilité sociale et environnementale élevées. Sa construction représente pour la communauté l’exemple parfait pour l’illustrer : en étroite collaboration avec divers acteurs, qu’ils soient du domaine des sciences, du tourisme, du développement économique ou qu’il s’agisse d’instances gouvernementales, la PNWW a su protéger et mettre en valeur de manière intégrée l’écosystème de la montagne et du marais de Gros-Cacouna, aussi cher à son peuple que le béluga. Son projet touristique régional durable et original, en diversifiant l’offre actuelle du territoire bas-laurentien, favorisera le développement du pôle d’attraction récréotouristique que représente le parc côtier Kiskotuk – déjà doté d’infrastructures et d’aires d’interprétation mettant en lumière les différentes facettes de sa culture. Et il y a fort à parier que ce produit d’appel d’envergure pour la région du Bas-Saint-Laurent devienne rapidement un incontournable!
Mettre en valeur la culture wolastoqey : une expérience unique au Bas-Saint-Laurent
Dans le cadre du Fonds pour les expériences canadiennes de la Stratégie fédérale pour l’emploi et le tourisme, la PNWW avait bénéficié du soutien de DEC pour développer une nouvelle expérience touristique autochtone authentique sur le territoire du parc côtier Kiskotuk. Celle-ci consistait à concevoir et à installer des infrastructures comme une agora, un shaputuan et des wigwams, à réaliser un parcours découverte extérieur jalonné de sculptures de type totem, de même qu’à développer diverses activités d'interprétation (randonnées guidées, soirées contes et légendes, etc.). Le projet a permis de faire découvrir et de valoriser la culture wolatosqey en plus d’augmenter l’attractivité du parc.